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Une médecine familiale efficace comme fondation d'un système de santé

Une médecine familiale efficace comme fondation d'un système de santé

L’objectif de tout système de santé consiste à fournir des prestations de soins de qualité et à sauver des vies. Des médecins dévoués, qui connaissent bien leurs patients, sont essentiels à cette mission et sont en quelque sorte le pouls du système de médecine familiale.

Le Professeur Ernesto Kahan travaille dans le domaine des systèmes de santé au niveau international depuis près de quarante ans. Dans cet entretien, il explique pourquoi une médecine familiale efficace doit être le socle de tout système de santé.

La Médecine familiale efficace
Les aspects les plus importants de la médecine familiale sont la continuité des soins aux patients et leur relation avec le médecin de famille. Le médecin de famille est capable de conseiller le patient face à une décision difficile, telle que le choix de médecin ou de spécialiste à consulter. «Le patient ne se sent pas seul», affirme Prof. Kahan, «et le système ne se sent pas éloigné du patient».

Dans de nombreux pays, explique Prof. Kahan, les médecins n'ont d'autre choix que de passer d'un emploi à l'autre afin de gagner le salaire qu'ils pourraient gagner tout aussi bien en un seul endroit avec un emploi à temps plein. Pour que les médecins soient entièrement dévoués à leurs patients, ils doivent travailler dans une seule clinique familiale et non plusieurs. Il ne peut y avoir de continuité des soins lorsque le patient est reçu par un médecin différent à chaque visite.
Une relation dédiée et continue avec le patient est la meilleure façon d'assurer la prévention primaire (détection précoce et soins). Investir dans la prévention primaire sauve plus de vies et s’avère plus économique pour les systèmes d'assurance maladie.

Systèmes d'assurance maladie basés sur la médecine familiale

Lorsque la médecine familiale ne constitue pas le socle des systèmes d'assurance-maladie, la coordination entre les différentes composantes (médecins, cliniques, etc.) est relativement faible, de même que la satisfaction des patients. Prof. Kahan recommande que le médecin de famille et la clinique agissent ensemble comme structure organisatrice pour le compte du patient.

Étude de cas: la révolution des soins de santé en Israël

En 1995 en Israël, quatre caisses de maladie fournissaient les soins de santé à la population. Les caisses recevaient 5% des salaires de leurs membres. Étant donné que la population était plutôt pauvre à l'époque, seule une petite minorité pouvait se permettre une médecine privée.
Selon Prof. Kahan, à l'époque, environ 80% de la population appartenait à la caisse Kupat Holim, qui a subitement fait faillite. Le gouvernement a donc été obligé d’intervenir.
Le Prof. Kahan a été impliqué dans les nombreuses discussions qui ont eu lieu au parlement israélien, la Knesset et il a été aussi impliqué dans la création du modèle de système qui s’en est suivi. Le nouveau système avait pour but de fournir des soins de qualité égale à tous les citoyens.
1. Obligation - Chaque citoyen a l’obligation de choisir un fournisseur de soins de santé parmi les quatre caisses de maladie.
2. Capitation - 5% des salaires sont versés à l’organisme national d'assurance, qui, à son tour, verse un montant à chaque caisse de maladie en fonction du nombre de membres. La caisse reçoit un montant égal pour chaque personne, quel que soit son salaire, de sorte que personne ne bénéficie d’un traitement de faveur par rapport à un autre.
3. Liberté de choix de caisse - Les membres peuvent changer de caisse gratuitement une fois par an, ce qui assure une meilleure qualité de service et plus de satisfaction pour le patient.
4. Liberté de choix de médecin de famille - Les membres peuvent changer de médecin tous les six mois, s'ils ne sont pas satisfaits. Les médecins accordent ainsi une attention plus particulière au patient, car ils reçoivent de l'argent supplémentaire selon le nombre de patients, et ce montant peut être supérieur à leur salaire.
5. Les médecins sont limités dans le nombre maximum de familles qu’ils peuvent traiter - «Peu importe le dévouement des médecins», explique Prof. Kahan, «ils ne peuvent pas fournir des soins de qualité s'ils traitent trop de patients».
6. Le budget dédié aux soins primaires (médecine familiale) représente environ la moitié du budget de la santé. Dans de nombreux autres pays, environ 70% du budget santé est alloué aux hôpitaux. Investir davantage dans les soins primaires diminue les besoins en prévention secondaire, plus coûteuse (lorsqu'une maladie est détecté), et en prévention tertiaire (de complications et de décès) - sauvant des vies et économisant de l'argent!

Améliorer la coordination et l'égalité du système

Un système de transfert annuel d'argent aux établissements médicaux a été instauré. Les caisses de maladie versent des paiements annuels aux hôpitaux et aux cliniques qui soignent le patient. Les caisses elles-mêmes reçoivent un budget par habitant, ainsi chaque personne est considérée avec autant d’importance.

Le Professeur Kahan explique que, bien que cela semble compliqué, c’est en fait assez simple. Comment construire un tel système de santé est l’un des thèmes qu'il enseigne dans son programme de Gestion des systèmes de santé.

«Comme dans tous les pays, il n'y a jamais assez d'argent pour les soins de santé», explique Prof. Kahan, «mais si nous pouvons trouver des systèmes moins coûteux pour fournir de meilleurs soins à tous, nous devons le faire».

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