facebook linkedin youtube

Spotlight avec M. Shlomo Sasson

Spotlight avec M. Shlomo Sasson

Les défis du changement climatique par M. Shlomo Sasson, conférencier au Galilee Institute 

 

M. Shlomo Sasson est conférencier au sein des programmes agricoles au Galilee International Management Institute. Il a servi le Ministère israélien des Affaires étrangères pendant de nombreuses années, en offrant son expertise et son assistance technique au département de la coopération aux Fidji et au Cameroun. Il a dirigé la ferme du Collège agricole en Israël. Il a été à la tête du Département de l'irrigation et de l'horticulture pour un projet national du Ministère de l'Agriculture au Botswana, puis chef de projet et formateur agricole au Burkina Faso et consultant pour la Banque mondiale au Rwanda et à Palma de Majorque.
Il partage avec vous aujourd’hui ses réflexions sur les défis du changement climatique et sur l’aide précieuse qu’Israël peut apporter aux pays d’Afrique et des Caraïbes.

Pouvez-vous nous exposer concrètement les effets du changement climatique sur les cultures/élevages en Israël ?

Le changement climatique en Israël s'exprime en quelques phénomènes:

  • Augmentation des températures en été
  • Baisse de la quantité de pluies en saison pluvieuse
  • Raccourcissement de cette saison pluvieuse

Chacun de ces phénomènes déclenche une réaction en chaine. 

D’une part les hautes températures ont pour conséquence une forte évaporation qui a elle-même pour conséquence la nécessité d’augmenter l’irrigation. 

D’autre part les ressources hydriques deviennent de plus en plus limitées. Le bilan hydrique national se trouve en déficit et cela augmente d'année en année. 


Que fait le gouvernement israélien pour aider les agriculteurs et les éleveurs à s’adapter aux changements climatiques ? 

Le gouvernement israélien est très actif en la matière. Voici la liste des actions mises en place :

  • Installation, en coopération avec des investisseurs privés, de 5 usines de désalinisation, qui produisent ensemble près de 700 millions de mètres cubes d'eau utilisés par le secteur urbain.
  • Recyclage de plus de 80% des eaux usées, soit environ 550 millions de mètres cubes environ, utilisés pour l'irrigation des cultures pouvant être irriguées par de l’eau recyclée.
  • Développement de nouvelles ressources hydriques, comme par exemple les réservoirs pour récolter l'eau de pluie au plateau du Golan dans le nord du pays. Ce dispositif répond à la demande totale en eau d'irrigation de cette région.
  • Recherche d'eau souterraine, à condition que la salinité soit acceptable pour les cultures. De tels projets se trouvent dans la zone de l’Arava, dans le sud d’Israël.
  • Lancement d’un grand projet consistant à apporter de l'eau de la mer Rouge par gravité vers la zone de l’Arava. Des stations de désalinisation se situent le long de la route pour fournir les quantités requises par cette zone et par la ville d'Eilat.

En conclusion, les nouveaux besoins nés du changement climatique en Israël ont conduit au développement de nouvelles technologies.

Pouvez-vous nous donner un exemple de technologie agricole israélienne facilement utilisable et exportable dans d’autre pays ?

Une des technologies agricoles développées en Israël est la solarisation du sol.Cette technologie traduit le changement climatique en avantage. 

Deux éléments ont poussé le développement et la propagation de cette technologie :

  • Tout d’abord l'interdiction d'utiliser le bromure du méthyle. Cette substance était le seul moyen efficace de désinfection du sol contre les maladies, tels que les bactéries, les nématodes, les maladies fongiques et bien entendu, les mauvaises herbes. Ces maladies sont très difficiles à combattre et le bromure du méthyle était efficace contre toutes. A partir du moment où il est devenu interdit, il a fallu trouver d'autres produits chimiques pour le remplacer. Mais les chercheurs n’ont pas réussi à trouver son équivalent. Ils ont certes trouvé des solutions pour des problèmes spécifiques mais pas de solution efficace de façon systématique.- Tout d’abord l'interdiction d'utiliser le bromure du méthyle. Cette substance était le seul moyen efficace de désinfection du sol contre les maladies, tels que les bactéries, les nématodes, les maladies fongiques et bien entendu, les mauvaises herbes. Ces maladies sont très difficiles à combattre et le bromure du méthyle était efficace contre toutes. A partir du moment où il est devenu interdit, il a fallu trouver d'autres produits chimiques pour le remplacer. Mais les chercheurs n’ont pas réussi à trouver son équivalent. Ils ont certes trouvé des solutions pour des problèmes spécifiques mais pas de solution efficace de façon systématique.
  • Ensuite, les travaux de recherche sur des solutions de désinfection du sol par l'énergie solaire conduits par Professeur Katan de la Faculté d'Agriculture de l'Université Hébraïque à Jérusalem. Les résultats étaient très satisfaisants et cette technologie a commencé à se propager parmi tous les producteurs en Israël. J’ai moi-même  introduit cette technologie au Botswana avec des résultats formidables.

Comment cela fonctionne?

Cette méthode s'applique pendant la saison sèche et chaude. Avec le changement climatique les températures deviennent de plus en plus élevées. Plus la température est élevée, moins le traitement est long.

On prépare le sol comme si on devait planter, repiquer et semer immédiatement.

On installe aussi le système d'irrigation Goutte à goutte et au lieu de planter, on couvre tout le champ avec du Poly Ethylène PE transparent.

Voici le résultat: les rayons solaires pénètrent à travers le PE transparent, l'énergie de radiation se transforme en énergie thermique ce qui chauffe la petite couche d'air qui se trouve entre le PE et le sol. L'air chaud se draine normalement vers le haut, mais à cause du PE, l'air à température élevée commence à s'infiltrer dans le sol.

En même temps, en mettant en marche le système GAG, l'eau dans le système est chaude et devient un agent de transportation de la température élevée vers la profondeur du sol. De cette manière, la température élevée pénètre à plus de 30-40 cm de profondeur.
Pendant la journée, si la température extérieure atteint 40-45 degrés, la température en dessous du PE atteindra, elle, les 70 degrés. La nuit, la température baisse à 30-35 degrés, en dessous du PE elle arrive à 40-45 degrés. Au bout d'un mois, si on enlève le PE et que l’on plante, le sol est désinfecté de la majorité des pathogènes, d'une partie des nématodes et de l’ensemble des mauvaises herbes. Tout cela sans utiliser de produits chimiques. Le coût de ce traitement est celui du PE.

 

Pouvez-vous nous donner un exemple de projet sur lequel vous avez travaillé en Afrique, qui répondait à une problématique liée aux changements climatiques ?


Dans les années 80 j'étais au Cameroun pour réorganiser les services de vulgarisation agricoles. A cette époque, le Cameroun s'était lancé dans un grand projet contre la désertification due au changement climatique, pour lutter contre le rétrécissement du Lac Tchad. Le projet était dans le Nord du pays vers la frontière avec le Tchad.

L'idée générale était de créer une ceinture verte au Nord. Pour cela, il fallait installer des pépinières au Sud du pays. Ce projet était soutenu financièrement par l’Etat d'Israël, et j’étais chargé de son suivi sur place.

De manière générale les nouvelles technologies nées en Israël peuvent inspirer les pays africains confrontés aux défis du changement climatique.

Evidemment l'Afrique souffre d'autres phénomènes spécifiques liés au changement climatique. Mais pour tous les défis communs, les technologies israéliennes peuvent réellement apporter une aide concrète et efficace.

recherche de programme

This site uses cookies: Find out more. Okay